[Re]père[s]
Tout va très vite dans mes veines, les mots et les pensées s'entrechoquent. Les larmes perlent sur mes joues et font de mes cils des petits diamants étincelants. Tout remonte à la surface, le passé, les mauvais moments, les déchirures. Je ne pensais pas qu'apprendre un heureux êvènement me ferait si mal. Je me sens égoïste de pleurer alors que je devrais me réjouir, je suis sans doute une éternelle insatisfaite.
Au fond je reste une petite fille en éclat qu'un petit pansement rafistole. Le ruban s'use de plus en plus. Je vole en morceaux. Jolies explosions de parcelles de coeur, de corps.
L'envie de mutiler les souvenirs est insoutenable. Ronger le mal qui meurtrit.
Je ne me sens pas trahie, non, juste sous le choc, "il" connaîtra ce que je n'ai pas vécu, les embrassades, l'amour, un foyer, la présence paternelle qui même si l'on dit qu'elle ne manque pas, détruit. L'absence de [re]père[s].