Laissez moi.

Laissez moi, laissez moi encore un peu le souvenir de ses bras, ses lèvres contre les miennes et ses yeux posés sur mon être. Ses mots qui résonnaient en moi perdent aujourd'hui leurs sonorités. Tout s'éloigne et je coupe les derniers fils qui me ramenaient à lui.
Sa voix devient une inconnue et s'évapore de plus en plus. Je ne fais rien pour insuffler un peu de vie dans ce qui meurt sous mes yeux, je reste là les bras croisés, comme si mon corps était paralysé. Je piétine les derniers éclats qui restent au sol et ramasse les débris pour les jeter au loin.
Cette chose n'est pas aisée, le bruit du verre sous mes semelles irrite mes tympans, je ne peux faire autrement.
Quand nous sommes en bas de la page, nous la tournons, je veux lire la suite.
La suite s'inscrit doucement et les pages précédentes restent emplies d'une certaine tendresse.
Il restera mon innacompli, mon doux passé nostalgique, mes frais étés, mes quais de gare déserts et les aéroports sans voyageurs. Il restera mon amour pudiquement murmuré, il restera, à jamais, Il.

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[L'Ecorchée.]

C'est magnifique.